Sainte Croix est l’école privée la plus ancienne de Noisy. Elle voit le jour au début des années 1850 par la volonté de l’abbé François Victor Duby, curé de la commune. Dès son arrivée à Noisy, il décide de créer une école de garçons au 35 de la rue de Saint Denis et il va en confier la direction aux frères de Sainte Croix, congrégation dont le siège est au Mans. L’école fonctionne bien durant quelques années mais à partir de 1860, le curé Duby a quelques problèmes avec la municipalité. Il quitte Noisy pour Montreuil le 28 février 1866. Son successeur l’abbé de Béranger, prend ses fonctions à Noisy le lendemain
L’abbé Duby, très attaché à l’école, souhaite que son successeur prenne la relève et assure à son tour la responsabilité de l’établissement. Mais dès la rentrée de 1866, un conflit éclate entre les deux prêtres. Le curé de Béranger refuse d’assurer cette fonction pour la raison que l’école est un fait personnel de son prédécesseur. En réalité, l’abbé de Béranger veut bien prendre la direction de l’école mais en laissant à l’abbé Duby toutes les charges et la responsabilité financière. En 1867, l’abbé de Béranger a totalement abandonné la direction et le soin de l’école. Il engage même les parents à retirer leurs enfants et à les placer à l’école communale pour 1 ou 2 mois, en attendant qu’il en ouvre lui-même une autre pour les recevoir.
L’école va parvenir à se maintenir jusqu’en 1870. Au moment de la guerre, le curé de Béranger part en Normandie au lieu de suivre ses paroissiens réfugiés par ordre du gouvernement dans l’enceinte de Paris. Le maire considère ce départ comme une désertion et fera des démarches auprès de l’archevêché pour qu’un autre curé soit nommé. Il désignera l’abbé Pulès.
Après la guerre, l’école fut dans l’impossibilité de rouvrir ses portes. Cependant, en 1894, une parente de l’abbé Duby souhaite voir renaître l’ancienne école chrétienne de Noisy. Le terrain devrait être proche de Saint Etienne et l’achat le plus discret possible pour éviter la spéculation. M. Coulon, organiste de la paroisse se charge de l’affaire et laisse croire qu’il achète pour son compte le terrain situé au 55 rue Denfert Rochereau. Les plans établis, les travaux commencent et bientôt le bâtiment tel qu’il existe encore en partie aujourd’hui sort de terre et ouvre ses portes à la rentrée le 1er octobre 1897.
Le frère Alfred, professeur à Saint Laurent de Lagny, devient directeur de la nouvelle école. Il commence avec 3 classes. A la fin du trimestre, il y a 68 enfants. La première année se termine par un succès qui va décider les familles hésitantes à confier leurs enfants aux maîtres de Sainte Croix. Aux examens de fin d’études pour le certificat les quatre élèves présentés obtiennent les félicitations du jury. Le nombre d’inscrits ne cesse alors de progresser pour atteindre 112 en 1903.
Le frère Alfred a acquis le terrain situé derrière l’école jusqu’à la rue Carnot et envisage une entrée sur cette rue ainsi qu’un agrandissement du bâtiment.
Mais la loi sur les associations oblige chaque ordre enseignant au dépôt d’un dossier très détaillé et à une demande d’autorisation qui dit être accompagnée de l’avis des conseils municipaux. Le conseil de Noisy vote le maintien de l’école à une très forte majorité. La congrégation de Nancy formule ainsi une demande d’autorisation, en vain. C’est l’expulsion et l’expropriation.
L’état propriétaire séquestre l’immeuble mais ne sachant pas quoi en faire, il autorise un laïc, M. Galtier à rouvrir l’école en octobre 1903 mais son incompétence ne tarde pas à réduire à néant l’œuvre des frères.
M. Delacroix rouvre l’école en octobre 1904 avec le concours de M. Villasserre et de nouveaux élèves affluent. M. Pasqueron de Fommervaux qui avait déjà financé la création, rachète l’école en grande partie. Mais les charges sont lourdes et les difficultés restent grandes. C’est alors qu’intervient un couple de bienfaiteurs, M. et Mme Boachon. Ils rachètent l’école, le pavillon voisin, font installer l’électricité, construire le préau, la cuisine et le réfectoire, en oubliant de réclamer le loyer et même bien souvent en bouclant le budget de fin d’année.
En 1905, M. Vallasserre reprend la direction. Il assure 4 classes d’enseignement primaire, plus un cours supérieur qui prépare aux concours d’entrée aux écoles primaires supérieures de la ville de Paris. En fin d’année, de l’école sortent les 2 premiers du canton de Noisy, brillant classement qui se renouvellera par la suite.
En 1910, la caisse de l’association finance la création d’une bibliothèque assurant le prêt gratuit de nombreux livres aux élèves et anciens élèves.
Le 2 avril 1914, le tocsin sonne la mobilisation et M. Villasserre confiant l’école à M. Vignon et à ses adjoints, part aux armées. Sur un effectif de plus de 300 élèves passés par Sainte Croix, 31 sont victimes des combats et leurs noms sont gravés sur le monument élevé dans la cour et inauguré le 30 mai 1920. Démobilisé en 1919, M. Villasserre reprend son poste mais doit faire face à de nombreuses difficultés qui s’accroissent d’année en année car l’inflation n’épargne pas l’établissement.
On retrouve alors M. et Mme Boachon véritables anges gardien de l’école qui font installer le chauffage central en 1921.
Le 2 juillet 1922, à l’occasion des noces d’argent de l’école, la 1ère kermesse attire tout Noisy et le succès est tel que l’évènement se répétera pour longtemps.
L’école continue à prospérer. En octobre 1927, elle compte 180 élèves. Le 1er février 1931, M. Villasserre est promu au grade d’officier d’académie. En 1935, malgré l’inflation sous l’impulsion du curé Daviet, et la mise en vente de l’établissement par M. Boachon, l’avenir de l’établissement est définitivement assuré au point de vue propriété.
L’école continue à fonctionner jusqu’au 18 avril 1944. Le bombardement entraine quelques dégâts sans toucher le gros œuvre. Parmi les victimes, il y a 5 élèves et 3 anciens. A cela s’ajoutent tous les anciens élèves morts pour la France. Une plaque commémorative, visible aujourd’hui dans la cour d’entrée de l’école rappelle les victimes du bombardement.
L’établissement rouvre ses portes le 1er octobre 1944 mais la situation financière est difficile. En 1947, l’archevéché impose à chaque établissement scolaire libre, une association propriétaire et une association gestionnaire.
En 1949, après 45 ans de dévouement, M. Villasserre laisse la direction de l’école à M. Laignon.
Les problèmes financiers demeurent mais la situation s’améliore grâce à la Loi Barangé en 1951. Cette dernière prévoit la création d’une allocation scolaire pour toutes les familles quelle que soit l’école choisie. S’ajoute à cela la Loi Debré en 1959 qui instaure la Loi des écoles privées sous contrat. Sainte Croix est désormais sous contrat d’association, respectant les programmes scolaires nationaux. Les enseignants sont payés par l’Etat qui participe à certains frais de fonctionnement.
En 1965, l’école va continuer à se développer. Elle parvient à surmonter la crise et à continuer jusqu’à maintenant.
Les finances en 2018 – 2019 permettent d’entamer un programme ambitieux de construction.
Le nouveau bâtiment est livré en novembre 2019.
Il accueille au rez de chaussée, les bureaux, salle des professeurs et self pour la restauration des élèves. Au 1er étage, les classes de GS, CP, CE1, au 2e étage, les classes de CE2, CM1, CM2.
En 2020, des travaux de ragréage du sol du gymnase permettent d’exploiter pleinement cet espace en toute sécurité pour l’EPS. En 2022, 2 anciennes salles de classe sont rénovées et redéployées en salle d’Arts Visuels (pour le travail de classe et les ateliers d’Arts Créatifs, Couture le soir) et Oratoire. Les 2 classes de maternelles PS et MS, salle de sieste sont nettoyées et repeintes.
L’école Ste Croix a été dirigée successivement par Monsieur Jean-Jacques Tessier, Madame Françoise David, Monsieur Matthieu Chaillot et dernièrement par Madame Hélène Messager.
Cette année, Madame Aurélie Kerignard, cheffe d’établissement, accueille environ 210 élèves pour la rentrée 2023.
Retrouvez l’histoire complète de Sainte Croix et celles d’autres écoles privées noiséennes ici !